Si vous lisez ceci, c’est que vous souhaitez franchir le cap que peu osent franchir : remplacer le papier de toilette par une alternative qui ne génère pas de déchets!
Bien que cela puisse effectivement sembler ambitieux, il ne s’agit en fait que de changer une habitude comme une autre. Car oui, avec un peu d’imagination et de bonne volonté, il est tout à fait possible, totalement hygiénique et même assez simple de se passer de papier de toilette dans la salle de bain!
Suite à une petite revue des impacts de la consommation de papier de toilette, vous trouverez ici deux alternatives à l’ultime déchet de la salle de bain, témoignages à l’appui!
Papier de toilette et environnement : des chiffres loin d’être zéro déchet
Il faut dire que d’économiser un peu de papier de toilette en Amérique du Nord ne ferait pas de tort : les États-Unis et le Canada ne comptant que pour 5% de la population mondiale, on y utilise pourtant plus de 25% de tout le papier de toilette produit dans le monde!
Au Canada plus spécifiquement, chaque personne consomme en moyenne 2 rouleaux de papier de toilette par semaine, pour un total de 4 milliards de rouleaux par année au pays. Avec cette quantité de papier de toilette, on peut faire le tour de la Terre 4800 fois!
On comprend donc que c’est énormément de papier de toilette, certes, mais en quoi est-ce une mauvaise chose?
Tout d’abord, cette quantité de papier de toilette consommée par les Canadiens équivaut à 1,6 million d’arbres. Donc en soi, en consommant autant de papier de toilette, nous contribuons à l’épuisement d’une ressource qui, le temps nous le démontre, n’est pas facilement renouvelable.
De plus, la matière première du papier de toilette, c’est la fibre de cellulose des arbres. Cette fibre, il faut la traiter, la chauffer, l’assécher, puis la blanchir chimiquement. L’analyse de toutes les étapes du cycle de vie du papier de toilette démontre que c’est l’étape de la fabrication qui est la plus coûteuse pour l’environnement. Effectivement, toutes ces étapes de transformation requièrent énormément d’énergie, laquelle n’est pas toujours aussi propre et verte que l’hydroélectricité québécoise, et nécessite de multiples produits chimiques nocifs pour l’environnement. D’ailleurs, que le papier de toilette soit conçu à partir de matières recyclables ou non, ces étapes de transformation sont toutes aussi nombreuses. Le papier de toilette recyclé ne permet que d’économiser la matière première à la source.
Il n’en reste pas moins que le plus grand défaut du papier de toilette réside dans la quantité d’eau impliquée dans sa conception ; selon les différents fonctionnements des usines et les différents traitements, très diversifiés, un seul rouleau de papier de toilette nécessite l’utilisation d’entre 45L et 140L d’eau! Dans tous les cas, en plus de l’eau potable utilisée chaque fois que l’on tire la chasse, cela fait beaucoup d’eau nécessaire pour ses petits besoins!
Malheureusement, cela ne s’arrête pas là. Une fois passé par la toilette, le papier de toilette ne disparaît pas! En fait, ce sont 800 000 tonnes de boue de papier de toilette dont on doit se départir dans les usines d’épuration municipale canadienne! Si 10% de cette masse se retrouve enfouie, 90% doivent être incinérées, ce qui émet énormément d’émissions de gaz à effet de serre (GES).
- Toutes les informations sont issues des sources utilisées pour la conception d’une capsule documentaire de Radio-Canada à ce sujet. Pour plus d’informations encore, nous vous invitons à visionner ladite capsule : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1404732/environnement-papier-toilette-empreinte-ecologique-carbone
Alors voilà, bien que l’industrie du papier, tous types confondus, ne soit pas la première cause d’émissions de GES ni même de déforestation, les impacts environnementaux du papier de toilette sont notables. C’est pourquoi il vaut la peine de se pencher sur les deux principales alternatives, testées et approuvées!
Option 1 : les lingettes réutilisables
Simples, mais efficaces : les lingettes réutilisables. À la manière des serviettes hygiéniques, des lingettes démaquillantes ou des essuie-tout lavables, ces petits carrés de tissu peuvent tout à fait remplacer le papier toilette industriel. L’usage est le même, au détail près que celui-ci ne termine pas dans la cuvette!
Que vous le fassiez vous-même avec des bouts de tissu-éponge, ou que vous l’achetiez dans les magasins spécialisés, cette alternative demande toutefois un peu plus d’organisation. Cela nécessite effectivement de réserver un espace pour collecter les lingettes usagées, mais vous n’aurez ensuite qu’à les passer à la machine à laver!
Les parents de jeunes enfants en couches lavables peuvent en témoigner : une bonne lessive et un peu d’organisation évitent de nombreux déchets!
De mon côté, j’ai fabriqué moi-même mes lingettes en les découpant en rectangles d’environ 10 par 15 cm dans une vieille serviette. Après un premier lavage, les lingettes se sont beaucoup effilochées, mais cela s’estompe après plusieurs utilisations. Toutefois, je recommande quand même de coudre des rebords, que ce soit en repliant les côtés ou en doublant le tissu-éponge d’un morceau de coton ou d’un autre morceau de tissu-éponge.
J’ai environ 50 lingettes et elles durent environ un peu plus d’une semaine. Le nombre de lingettes à concevoir dépend donc de la fréquence à laquelle on prévoit les laver et du nombre de personnes qui les utiliseront!
Entre les lavages, j’entrepose les lingettes dans un sac de tissu que j’ai installé dans un panier près de la toilette. Je dépose directement les lingettes dans le sac après utilisation et pour les plus souillés je prends le temps de rincer les lingettes au lavabo avant de les déposer dans le sac, cela évite les taches, mais aussi et surtout les odeurs.
À noter que c’est déjà un grand pas d’introduire le papier de toilette réutilisable à sa routine. N’hésitez pas à vous en tenir au numéro 1 seulement, sans gêne!
Personnellement, après déjà plusieurs semaines de test, je ne constate AUCUNE odeur qui se dégage de mon sac de lingettes; notons en plus, que je ne ferme pas le sac entre les utilisations de lingettes. Cependant, si vous craignez les odeurs ou si vous comptez espacer grandement le lavage des lingettes, il est aussi possible de stocker celles-ci dans un contenant avec un couvercle et d’y ajouter un peu de bicarbonate de soude ou d’huile essentielle de tea tree, désinfectante et antifongique.
Finalement, je fais le lavage de mes lingettes à la machine à laver, accompagnées des autres serviettes, guenilles et mouchoirs en tissu que j’utilise! À noter qu’étant donné l’utilisation que l’on en fait, il est recommandé de faire le lavage des lingettes à l’eau chaude de même qu’avec un détergent naturel et sans assouplissant.
Option 2 : le bidet ou la douchette
Un peu plus technique à mettre en place, cette idée est directement inspirée des toilettes à la japonaise. Le principe est assez simple : à proximité ou carrément à même votre toilette, c’est l’eau qui s’occupera de vous délester de votre fardeau à l’état liquide ou solide (on vous épargne les détails)! Un coup de douchette et voilà votre popotin frais et dispo ! Ils existent différents modèles s’installant sur la toilette. L’installation est assez simple à réaliser et se révélera d’une grande efficacité au quotidien dont vous ne pourrez plus vous passer après un temps d’adaptation certain. Les prix varient en fonction des modèles choisis.
À la maison nous avions déjà fait la transition vers les linguettes réutilisables et la transition s’était bien passée. Passer au bidet nous a donc semblé logique, voire même amusant. Ne connaissant absolument rien au bidet, nous avons effectué plusieurs recherches avant l’achat. Nous avons opté pour un modèle de base s’installant sur la toilette. L’installation a été facile et très rapide. Niveau efficacité, rien à redire; on se sent vraiment plus propre avec l’utilisation du bidet que toute autre méthode de nettoyage. La famille au complet est donc très satisfaite de l’achat, le test est donc réussi !
Alors, prêt-e à passer le cap ? Lance-toi le défi ! T’es pas game!