Le 26 octobre prochain, l’Éco-quartier Rosemont–La Petite-Patrie vous invite à prolonger la durée de vie de vos objets et de contrer le phénomène de l’obsolescence programmée en participant à notre premier Réparothon. L’événement aura lieu au 6651, boulevard Saint-Laurent et plusieurs réparateurs-trices seront sur place afin de diagnostiquer ou réparer vos objets brisés (couture, mécanique vélo, informatique et petits électroménagers), en vous transmettant un maximum de connaissances. Consulter la page de l’événement Facebook pour plus d’informations!

Réparothon de Rosemont–La Petite-Patrie

Qu’est-ce que l’obsolescence programmée?

Un t-shirt troué après le premier lavage, un grille-pain qui coûte moins cher à remplacer qu’à réparer ou un téléphone cellulaire neuf qui montre déjà des signes de ralentissement. Ce sont toutes des situations que nous vivons au quotidien que l’on nomme obsolescence programmée.

L’obsolescence programmée se définit comme suit : « stratégies visant à réduire la durée de vie d’un produit pour en renouveler l’achat»[1]. Au-delà d’enrichir les entreprises qui nous vendent ces produits, cette stratégie de vente a un effet important sur l’environnement. Voyons comment!

L’obsolescence programmée est partout

Il faut d’abord savoir que l’obsolescence programmée, souvent associée aux appareils électroniques, touche tous les domaines et types d’objets.

Par exemple, le phénomène du fast fashion mène à la fabrication de vêtements de mauvaise qualité avec des tissus fragiles. Plusieurs géants de l’industrie de la mode fixent des prix bas et forcent les autres entreprises à réduire, elles aussi, la qualité de leurs produits afin de suivre les coûts du marché.[2] Même des experts du textile éprouvent désormais des difficultés à différencier les tissus de qualité de ceux bas de gamme. Alors, peu de chance pour les consommateurs comme nous!

L’effet environnemental de l’obsolescence programmée

Selon un rapport fait à ce sujet par Équiterre l’année dernière, « En 2016, 44,7 millions de tonnes de déchets AEE (appareils électroménagers ou électroniques) étaient générées dans le monde, et d’ici 2021, il est prévu que ce volume augmente de 17 %! »[3]. Cette quantité grandissante de déchets entraîne des répercussions environnementales négatives telles que : « l’épuisement des ressources naturelles, l’émission de gaz à effet de serre, la destruction de la couche d’ozone, l’acidification de l’air, l’eutrophisation de l’eau et la croissance importante des déchets »[4].

Le phénomène de l’obsolescence programmée met une pression énorme sur les ressources premières, mais contribue aussi à nourrir les dépotoirs. Effectivement, être poussé à acheter un nouvel objet au lieu de le réparer ou de l’entretenir nécessite de recommencer toute la chaîne de production pour le remplacer. Par exemple, un téléphone intelligent ayant l’écran fissuré pourrait avoir son écran remplacé, mais plusieurs personnes vont choisir de remplacer le téléphone au complet. Le consommateur-trice peut être poussé à faire ce choix, s’il ne trouve pas à bon prix un réparateur-trice qui fera ce travail. Plusieurs compagnies de téléphone n’offrent d’ailleurs pas ce service. Selon une récente étude d’Équiterre réalisée en partenariat avec RECYC-QUÉBEC, seulement 19 % des répondants à l’enquête font réparer leurs appareils électroménagers et 26 % leurs appareils électroniques[5].

Au Québec, la Loi sur la protection du consommateur (voir les articles 38 et 39 de la loi), peut nous protéger contre l’obsolescence, mais seulement si un contrat a été signé et le stipule lors de l’achat[6]. Il y a aussi, depuis 2011, le principe de responsabilité élargie des producteurs (REP) qui attribue la responsabilité de la gestion des produits en fin de vie aux entreprises qui les mettent en marché au Québec[7].

Selon l’organisme Halte à l’obsolescence programmée[8], il existe 3 façons pour éviter de se faire prendre au piège des grandes entreprises :

  • Tout d’abord, réduire: Avant de se procurer un objet, il est important de s’assurer que nous en avons réellement besoin. Vous pouvez vous demander : Est-ce que j’ai un objet à la maison qui peut avoir la même utilité? Est-ce que j’ai un-e ami-e à qui je pourrais l’emprunter? Réduire, c’est aussi se détacher de l’obsolescence dite esthétique qui pousse le consommateur-trice à se débarrasser d’un produit, car il ne suit pas les tendances de design actuelles, même s’il est encore très fonctionnel[9].
  • Par la suite, s’informer: Demandez au commerçant s’il est possible de réparer l’objet. Est-ce que les pièces sont faciles à se procurer et est-ce qu’elles sont disponibles?
  • Finalement, entretenir: Cette dernière étape est primordiale! N’abandonnez pas votre objet dans les ordures si facilement (souvenez-vous de l’impact environnemental!). Par exemple, prenez soin de vos vêtements en évitant de les laver trop souvent ou encore, visitez vos réparateurs-trices de quartier. Toutes les méthodes sont bonnes pour prolonger la vie de vos objets.

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[1] https://www.halteobsolescence.org/wp-content/uploads/2019/02/Hop_Poster_Pluscestlong_modifsAdeme.pdf

[2] http://plus.lapresse.ca/screens/69012983-db2f-478d-aed7-fb73201d1a70__7C___0.html

[3] http://equiterre.org/sites/fichiers/fr_rapportobsolescence_equiterremai2018.pdf

[4] http://equiterre.org/sites/fichiers/fr_rapportobsolescence_equiterremai2018.pdf

[5] https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/haut-de-page/salle-de-presse/obsolescence-communique

[6] http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/P-40.1#se:38

[7] https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/entreprises-organismes/mieux-gerer/responsabilite-elargie-producteurs

[8] https://www.halteobsolescence.org/wp-content/uploads/2019/02/Hop_Poster_Pluscestlong_modifsAdeme.pdf

[9] https://www.erudit.org/fr/revues/ateliers/2015-v10-n1-ateliers02042/1032726ar.pdf