L’ «autodépendance», comme l’appelle Équiterre, réfère à une utilisation presque exclusive de l’auto-solo pour se déplacer.[i] L’auto-solo comme seul mode de transport entraîne de nombreux effets négatifs sur la santé et les finances personnelles et collectives, mais aussi sur l’environnement.
Une cible pour 2030
Dans sa Politique de mobilité durable, le gouvernement du Québec s’est fixé une cible de diminution de 20% de la part des déplacements effectués en auto-solo à l’échelle nationale d’ici 2030 [ii]. Évidemment, des efforts et des investissements sont à déployer par nos instances politiques, mais nous pouvons déjà individuellement repenser la manière de nous déplacer pour limiter l’utilisation de la voiture. Pourquoi pas une approche multimodale de nos déplacements?
La multimodalité, ou le cocktail transport
La multimodalité, aussi appelée « cocktail transport », consiste à utiliser plusieurs modes de transport – marche, vélo, bus, métro, train, covoiturage, taxi, autopartage – pour effectuer ses déplacements au quotidien. Combiner les moyens de transport selon les trajets à effectuer permet de se déplacer efficacement sans avoir besoin d’une voiture, ou du moins de réduire considérablement l’utilisation de celle-ci lorsqu’elle est nécessaire dans certains cas.[iii] Autrement dit, l’approche multimodale, c’est repenser ses trajets en auto-solo et se poser la question : est-ce possible de faire autrement?
L’importance de repenser ses déplacements
Le secteur des transports routiers au Québec cause, à lui seul, 32,8% des émissions de gas à effet de serre (GES), lesquels sont en grande partie responsables des changements climatiques[v].
Pour réduire les émissions de GES, la multimodalité est toute indiquée. Alors que les trajets plus courts peuvent être faits en moyens de transport actif comme le vélo, la course et la marche, c’est-à-dire sans émission de GES, les trajets de distance moyenne peuvent être réalisés en transport en commun (autobus, métro), ce qui laisse le covoiturage, l’autopartage et, finalement, l’auto-solo en derniers recours pour les plus longs trajets[vi].
Autrement dit, on commence par diminuer le besoin de déplacements motorisés et leur distance, puis on travaille à accroître la part des modes de transport moins énergivores!
Le cocktail transport, ça vaut la peine!
En plus d’être essentielle pour la réduction des GES, la multimodalité procure de nombreux avantages à ses adeptes.
D’abord, l’abandon de l’auto-solo est souvent plus efficace. À Montréal, à l’heure de pointe, ce sont les cyclistes qui l’emportent en vitesse de déplacement sur les automobilistes, alors que le transport en commun arrive second.[vii] Il faut penser qu’un trajet de 5 km ou moins en vélo peut être effectué en moins de 25 minutes, alors que des trajets de 6 à 12 km peuvent l’être en 25 à 50 minutes, et ce, en tout temps![viii]
Et, avant d’abandonner le transport actif pour les trajets plus longs, pourquoi ne pas combiner les modes de transport? C’est ce qu’on appelle une approche non seulement multimodale, mais aussi intermodale : plusieurs modes de transport en un seul trajet. Pourquoi ne pas se rendre à la gare de train en vélo? Ou transporter son vélo dans le métro pour le reste de la route?
D’un point de vue économique, si on considère, comme l’estime l’Association canadienne des automobilistes, qu’une voiture coûte en moyenne 10 000$ annuellement [ix], le cocktail transport permet de réaliser des économies de 32 000$ en 5 ans, par rapport à l’auto-solo! Collectivement, c’est tout aussi payant. Par exemple, l’usure de la chaussée causée par une seule voiture équivaut à celle causée par pas moins de 9 600 vélos![x]
Finalement, à l’échelle sociale et individuelle, la multimodalité a de nombreux avantages. Au-delà des nombreux bienfaits du transport actif sur la santé, le cocktail transport contribue à réduire le stress dû au trafic et au stationnement, à réduire la pollution atmosphérique et sonore, puis à faire d’une rue plus qu’un simple corridor de transport, mais bien un réel espace de vie.
Combiner les modes de transport, c’est bon pour la Terre, le vivre-ensemble, la tête et le cœur!
Envie d’en apprendre plus? L’Éco-quartier Rosemont–La Petite-Patrie organise, le samedi 17 août prochain, la première édition de On bouge sur le Réseau-Vert, événement encourageant la course à pied et le vélo. Des activités pour les petits comme pour les grands auront lieu sur le Réseau-Vert, entre le point d’accès sur la rue Masson et la rue Boyer, de 10 h et 15 h : parcours actif éphémère, cliniques de course, mécanique vélo et bien plus! Pour la programmation complète, consultez www.ecoquartier-rpp.ca/onbouge.
Sources :
[i] https://equiterre.org/solution/cocktail-transport
[ii] https://www.transports.gouv.qc.ca/fr/ministere/role_ministere/DocumentsPMD/politique-mobilite-durable.pdf
[iii] https://equiterre.org/fiche/cocktail-transport
[v] http://www.environnement.gouv.qc.ca/changements/ges/2015/Inventaire1990-2015.pdf
[vi] http://collectivitesviables.org/articles/mobilite-durable.aspx
[vii] https://equiterre.org/fiche/cocktail-transport
[viii] http://www.velo.qc.ca/files/file/TA/Moisduvelo/VQ_A-velo-en-milieu-urbain_web.pdf
[ix] https://equiterre.org/fiche/cocktail-transport
[x] http://www.velo.qc.ca/files/file/TA/Moisduvelo/VQ_A-velo-en-milieu-urbain_web.pdf